Apnée du sommeil et inflammation

Cet article parle de l'apnée du sommeil et d'une de ses conséquences qu'est l'inflammation.

Apnée du sommeil et inflammation

Cette semaine on aborde le sujet de l’inflammation, conséquence de l’apnée du sommeil. Cet article fait suite à notre article sur une autre conséquence de l’apnée du sommeil, apnée du sommeil et hypertension.

Un système en cascade

Vous l’aurez probablement compris au fil de nos articles, il y a souvent des relations de cause à effets entre les facteurs de risques. A tel point qu’il est parfois difficile de savoir qui de l’œuf ou de la poule est arrivé en premier. Ce qui est certain c’est que lorsqu’un dysfonctionnement commence à se mettre en place, s’il n’est pas diagnostiqué et pris en charge il peut assez rapidement entrainer d’autres conséquences. C’est le cas de la relation entre les apnées du sommeil et l’inflammation, dont nous allons traiter dans cet article.

Pour comprendre l’effet en cascade qui va suivre il faut reprendre le rôle de l’apnée du sommeil sur l’organisme.

Vous pouvez retrouver une explication plus détaillée de l’apnée du sommeil dans cet article. Pour reprendre basiquement, l’apnée du sommeil entraine une interruption de l’approvisionnement nécessaire en oxygène, et ce dans un délai qui peut aller de 10 secondes à plus d’une minute, avec une répétition de x fois par heure. Cette asphyxie temporaire va entrainer une réaction « normale » et plutôt « rassurante » de notre métabolisme qui va tirer la sonnette d’alarme. Il faut savoir que le cerveau n’apprécie pas du tout ne plus être approvisionné convenablement. S’il détecte une anomalie, ce qui est le cas de l’apnée du sommeil, il va mettre en place un système de défense en appuyant sur le bouton adrénaline (ou noradrénaline), qui va se diffuser dans notre corps instantanément. Ce « shot » d’adrénaline déclenche une inflammation importante.

Le processus derrière l'inflammation

On pourrait donc penser que l’inflammation n’est qu’une réponse immédiate à l’apnée du sommeil et par conséquence à l’adrénaline générée pour obliger le corps à respirer à nouveau. Mais en réalité la cascade va encore plus loin.

L’apnée du sommeil favorise le déséquilibre du système nerveux autonome. En obligeant le cerveau a appuyé sur le bouton adrénaline elle oblige dans le même temps le SNA à se déséquilibrer, au profit encore une fois de l’orthosympathique ! (Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec ces termes je vous invite à lire cet article avant de revenir à celui-ci 😉).

Encore et toujours ce déséquilibre ortho/ para ! Et vous vous souvenez, l’un ne peut pas s’exprimer en même temps que l’autre. Or lorsqu’on fait de l’apnée du sommeil on va encourager son SNA à mobiliser son bras orthosympathique au détriment du bras parasympathique. Pourtant c’est normalement pendant le sommeil que l’orthosympathique s’efface pour laisser la place au parasympathique qui se « régénère » lors de nos phases de sommeil profond. Toutefois les apnées du sommeil bloquent cette action et empêchent le parasympathique d’entrer en scène, pire, elles favorisent encore l’orthosympathique au travers de l’adrénaline.

On va encore plus loin dans notre action en cascade?

Et ça ne s’arrête pas là ! Est-ce que vous savez quel rôle est censé jouer le parasympathique ? Vous allez trouver ça drôle, le parasympathique est un anti-inflammatoire…

Effet cascade quand tu nous tiens… Donc si on résume, l’apnée du sommeil déclenche l’action du SNA qui arrive à grand renfort d’orthosympathique pour stopper l’asphyxie, ce dernier bloque le parasympathique et entraîne une inflammation importante des vaisseaux. Sans action anti-inflammatoire du parasympathique, l’inflammation va décupler en accélérant le vieillissement des vaisseaux, allant même parfois jusqu’à détruire la paroi de ces derniers.

Petite pause technique

Lorsqu’on a trop d’adrénaline, on va avoir ce qu’on appelle des dépôts de lipides dans la paroi des vaisseaux qui vont causer une inflammation chronique et entrainer des nécroses dans les parois, ce qu’on peut appeler des thromboses. Dans ce cas les vaisseaux vont se fermer, tandis que lorsqu’on a un SNA équilibré avec du parasympathique en réserve, il y a guérison du vaisseau, même s’il y a eu des plaques de lipides sur les parois. L’action du parasympathique va stabiliser la situation.

Pourquoi l'inflammation peut avoir de graves conséquences?

Je pense que vous l’avez compris, le risque c’est d’avoir une inflammation chronique des vaisseaux où il y aura de plus en plus de vaisseaux endommagés, avec des dépôts sur les parois qui augmenteront progressivement le risque de thromboses. Il y a deux risques importants à prendre en considération vis-à-vis de l’inflammation chronique.

  • Le risque lié aux thromboses, c’est-à-dire d’un caillot qui viendrait boucher un vaisseau
  • Le risque de vieillissement accéléré des vaisseaux, qui vont se réduire jusqu’à mourir.

Malheureusement ces deux phénomènes ne sont pas au choix, ils s’opèrent en simultané. C’est évidemment un facteur encourageant les risques de coagulation, avec des thrombus qui viennent boucher les vaisseaux ou qui vont se déplacer jusqu’à boucher des artères d’organes importants. A savoir que le vieillissement des vaisseaux touche souvent les organes les plus importants.

On résume

L’action de l’apnée du sommeil est plurielle. On l’a vu elle entraine des risques vis-à-vis de l’hypertension, elle entraine également des risques de dérèglement du SNA, et de vieillissement des vaisseaux. Bien sûr le vieillissement des vaisseaux se fait naturellement avec l’âge, du moins c’est une forte supposition que l’on a. Mais l’apnée du sommeil, vient sans aucun doute accélérer ce phénomène. Le vieillissement accéléré des vaisseaux est bien la résultante d’un SNA défaillant, qui peut être majoré par l’apnée du sommeil.

Déséquilibre du SNA+ Apnée du sommeil = Vieillissement gagnant des vaisseaux

Notre conclusion

Il faut prendre au sérieux les risques liés à l’apnée du sommeil car ils peuvent être conséquents et surtout entrainer plusieurs conséquences, sur le moyen, long terme. L’idée n’est pas de paniquer face à l’apnée du sommeil, mais d’en comprendre les mécanismes pour mieux y faire attention.

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Picture of Claire Bory, Chef de Produit NeuroCoach

Claire Bory, Chef de Produit NeuroCoach

Cet article a été réalisé par mes soins, avec l'aide du Pr Jean-Claude BARTHELEMY membre de l'équipe NeuroCoach, Cardiologue et Spécialiste de la physiologie de l'exercice et Cardiologue. Il dirige le laboratoire de recherche SNA-EPIS (Système Nerveux Autonome-Epidémiologie, Physiologie, Ingénierie, Santé) à l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne.

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