Introduction au syndrome d'apnées du sommeil

“Et si j’avais des apnées du sommeil” – Introduction au syndrome d’apnée du sommeil

L'apnée du sommeil reste trop sous-diagnostiquée car souvent asymptomatique. Certaines personnes peuvent en ressentir des signes cliniques et d'autres non.

“Et si j’avais des apnées du sommeil” – Introduction au syndrome d’apnée du sommeil

"Et si j'avais des apnées du sommeil" - Introduction au syndrome d'apnée du sommeil

Si vous vous apprêtez à lire cet article c’est probablement parce que vous vous êtes vous-même déjà posé cette question. Est-ce que je ne ferais pas des apnées du sommeil? 

C’est plutôt positif de vous poser cette question puisque cela montre que vous avez déjà entendu parler du syndrome d’apnées du sommeil et que vous souhaitez en savoir plus, sinon vous ne seriez pas là. 

Nous allons commencer notre série d’articles “Et si j’avais des apnées?” par une introduction sur les notions propres à l’apnée du sommeil en espérant que cela vous aide à y voir plus clair.

Mais avant, savez-vous déjà si vous en souffrez?

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Quelques données clés

On estime qu’environ 1.5 millions de personnes souffrent d’apnées du sommeil en France. Ce chiffre serait sous-estimé car 80% des cas ne seraient pas diagnostiqués du fait de la difficulté à dépister l’apnée du sommeil. 

C’est une pathologie très fréquente qui affecte autant l’homme que la femme. Pour la définir on parle généralement d’apnées dites centrales ou obstructives.

Apnées centrales et apnées obstructives, quelles différences? Commençons par un peu d'anatomie...

  • Les apnées obstructives

C’est l’apnée du sommeil la plus fréquemment observée. 

On parle d’apnées obstructives lorsque les voies aériennes supérieures sont obstruées, le plus généralement au niveau du pharynx. Les parois du pharynx, là où passe l’air, sont très molles et ont tendances à se collaber (c’est -à -dire s’affaisser), notamment lorsqu’on inspire ce qui a pour phénomène de faire baisser la pression. Naturellement pour que cette paroi ne se collabe pas nous disposons de muscles attachés aux parois des voies aériennes et d’autres aux massifs osseux qui sont autour et qui vont venir tendre la paroi. 

Pour vous représenter cette image vous pouvez imaginer une toile de tente qui serait tendue par quatre piquets, c’est un peu similaire. 

Il arrive que ces muscles ne soient pas assez actifs pour tendre les parois et entrainent l’affaissement de ces dernières. Si cet affaissement entraîne l’obstruction des voies aériennes et donc empêche l’air de passer on constate alors une apnée du sommeil obstructive. 

Tente de camping pour montrer les voies aériennes

Rappel

On définit une apnée du sommeil à partir de 10 secondes sans passage de l'air.

Cet arrêt entraine une réaction de l’organisme pour résoudre le problème en augmentant l’activité des muscles respiratoires afin de faire rentrer à nouveau de l’air malgré l’obstacle. Visuellement on peut voir le thorax et l’abdomen se soulever pour lutter contre l’obstruction. 

L’organisme détecte une anomalie et va mettre en place des actions pour rapidement débloquer le passage de l’air (voir plus loin)

  • Les apnées centrales

Contrairement aux apnées obstructives, les apnées centrales sont dues à l’arrêt des muscles respiratoires par la commande centrale, sans qu’il n’y ait obligatoirement un obstacle dans les voies aériennes pharyngées. On estime, dans le cas d’apnées centrales que l’apnée est plutôt d’ordre neurologique. Il n’y a pas, comme dans le cas précédent, de lutte de l’organisme pour rectifier le problème. L’atteinte centrale est donc plus importante. 

L’apnée centrale est le plus souvent associée aux maladies cardiaques, car elles entraînent un dérèglement important des régulations et par conséquent de l’action des neurones. Et comme nous l’avons vu, les neurones jouent un rôle primordial dans le cas de l’apnée pour déclencher une réaction.

Ronflement et apnées du sommeil

Le ronflement et les apnées du sommeil proviennent du même phénomène anatomique évoqué précédemment dans le cas d’apnées du sommeil obstructives. 

Dans le cas de ronflement les voies aériennes pharyngées sont en cours d’affaissement ou se réduisent ce qui cause une vibration de l’air. 

On dit qu’une image vaut mille mots, alors voyez le phénomène de ronflement comme le bruit du linge qui sèche au vent ou du vent sur la voile d’un bateau. 

Le ronflement est simplement le bruit du passage de l’air dans le pharynx lorsque les voies aériennes ne sont pas bien tendues par les muscles. Le phénomène de ronflement témoigne donc de voies aériennes très molles et sensibles qui vont pouvoir se collaber. C’est donc un phénomène souvent associé à l’apnée du sommeil.
Pour autant attention, le ronflement n’est pas un signe précurseur d’apnées du sommeil, et tous les ronfleurs ne seront pas tous sujets à des apnées du sommeil. En revanche c’est une pathologie à prendre en considération car le ronflement et l’apnée du sommeil sont issus de la même cause anatomique à savoir l’affaissement des voies aériennes supérieures, partielles dans le cas du ronflement, totales dans le cas de l’apnée.

Quantifier l'apnée du sommeil

On comptabilise le nombre d’apnées par heure sans considérer la durée de ces dernières qui peuvent aller de 10 secondes à plus d’une minute dans certains cas !

En effet l’apnée du sommeil est une pathologie qui va s’installer progressivement, bien qu’elle peut survenir dès l’enfance elle a plus fréquemment tendance à commencer à apparaître vers les 45 ans. Cela va commencer avec des pauses épisodiques, de courtes durées. On parle alors de risque faible avec un IAH < 15, soit moins de 15 pauses par heure. 

Puis, si elle n’est pas diagnostiquée et prise en charge elle peut s’aggraver passant à un niveau modéré pouvant aller jusqu’à sévère où on comptabilise un IAH> 30.

Conséquences possible de l'apnée du sommeil

Les conséquences de l’apnée du sommeil peuvent être d’ordre vasculaire avec des risques immédiats comme des troubles du rythme important et une montée de la pression artérielle durant l’apnée qui peut entraîner le risque d’AVC

A plus long terme, l’apnée du sommeil peut entraîner des risques chroniques sur les vaisseaux puisque l’apnée accélère le vieillissement des vaisseaux notamment cardiaques et cérébraux. Ce risque peut amener à des maladies cardiovasculaires

Quand et comment dépister l'apnée du sommeil

Quand faut-il songer à consulter pour des apnées et que faire pour savoir si on en souffre? Voilà quelques petits conseils de notre médecin: 

  • Chez les sujets qui ronflent, un test peut servir à savoir si le ronflement est associé à une apnée, et dans ce cas de vérifier la gravité du syndrome sur les voies aériennes et le nombre d’apnée par heure.
  • Le syndrome de Pickwick doit éveiller des soupçons, si vous avez la sensation de vous assoupir facilement en toutes circonstances, un test pour l’apnée pourrait vous en apprendre d’avantage sur votre sommeil
  • On l’a dit l’apnée du sommeil peut causer des maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension. Une personne diabètique ou hypertendue doit donc être sensible au fait qu’elle puisse souffrir d’apnées du sommeil puisqu’elles sont souvent associées. De manière générale, les maladies métaboliques doivent inciter au bilan du sommeil. 
  • Chez les personnes qui ont déjà eu un AVC ou un infarctus, il faut faire un bilan car l’apnée du sommeil est un facteur de risque et doit donc être surveillée pour éviter la récidive.

Nos derniers conseils, l’apnée du sommeil est une pathologie insidieuse qui a pourtant de fortes conséquences. A partir de 50 ans, il est recommandé d’effectuer un suivi. Bien qu’une apnée du sommeil puisse être détectée avec un degré de sévérité disons intermédiaire ne nécessitant pas de traitement, il ne faut pas la laisser s’installer. très rapidement, au bout d’un an la moitié des personnes atteindront un niveau de gravité plus important nécessitant un traitement. Donc en début d’apnée c’est important d’effectuer un suivi tous les ans.

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© Tous droits réservés le 06/01/21

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Claire Bory, Chef de Produit NeuroCoach

Claire Bory, Chef de Produit NeuroCoach

Cet article a été réalisé par mes soins, avec l'aide du Pr Jean-Claude BARTHELEMY membre de l'équipe NeuroCoach, Cardiologue et Spécialiste de la physiologie de l'exercice et Cardiologue. Il dirige le laboratoire de recherche SNA-EPIS (Système Nerveux Autonome-Epidémiologie, Physiologie, Ingénierie, Santé) à l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne.

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